Pour la plupart des gens, le weekend est vécu comme un temps suspendu, une vague intersection entre productivité et immobilité. Le projet d’art action Le Weekend se penche sur ce contexte de production social voir même domestique pour mettre l’emphase sur la qualité décontractée et ambivalente de la pratique de l’art action.
Étalée sur trois journées consécutives, Le Weekend est une occupation performative comportant divers agencements d’actions et de non-actions. Le travail propose donc une réflexion sur l’endurance, l’engagement et l’interruption, tout en confrontant la question du début et la fin d’une action performative – ou de plusieurs actions – sur la longue durée. Le projet met de l’avant l’esthétique minimal utilisée par les deux artistes et s’appuie sur le potentiel évocateur d’actions simples et banales, qui peuvent facilement passer inaperçu et infiltrer le quotidien.
Certaines actions qui émergeront pendant l’occupation feront aussi l’objet d’une correspondance entre les deux artistes. Rassemblant traces, fragments et récits, cet espace d’archive et de réflexion partagé à deux commencera en galerie, mais débordera (par exemple dans l’infolettre du Lieu). Tout en évitant l’accumulation, l’espace de travail se construit et se réfléchit en continu, pour rendre compte de la limite fragile et floue entre l’espace de vie, l’espace de création et l’action.
Le Weekend se terminera avec un repas-discussion ouvert au public. Pendant cette activité, les deux artistes partageront un point de vue analytique à partir d’une perspective de l’expérience. C’est aussi une occasion pour approfondir les réflexions sur les sujets abordés dans le cadre de l’occupation; la micro-action, les méthodologies performatives, la limite de la documentation visuelle, etc.
Ce projet est une continuité de la collaboration entre Martine Viale et Michelle Lacombe qui a émergé en 2015 lors de l’événement indépendant 5 hours/5 minutes. Cette expérience, qui a vu les artistes échanger la durée respective et opposée de leurs actions (courte et longue), les a amenés à réaliser que des préoccupations similaires les apportent à composer avec une structure temporelle radicale. Depuis, elles développent simultanément une exploration dans des contextes qui brouillent, à travers leur cohabitation, la distinction entre plusieurs courtes actions et une longue action en continue. Ceci comprend une correspondance artistique de près de 5 ans, au travers de laquelle elles créent des actions au sein de leur quotidien et s’envoient une transcription. Avec cette pratique, elles