« En route vers Québec, je réfléchis au titre de l’exposition. Tout ce qui me vient en tête c’est Autour de la mort. Certes rien d’original, c’est même banal. Comme un commentaire, j’y ajoute en sous-titre Il y a toujours la vie. Wow ! Encore plus cliché. Si depuis plusieurs années, je m’intéresse au trépas, certains diront que l’ombre d’optimisme ou d’espoir dans le sous-titre est beaucoup plus récente et c’est peut-être dû au fait que je suis mère depuis peu. Si j’ai toujours vu d’un angle théorique du vivant derrière la mort, maintenant je constate chaque jour qu’il y a de la mort dans l’ombre du vivant. Mais n’est-ce pas pour cette raison que le sujet est fascinant ? Dans le cadre de cette exposition, je vous invite à errer dans le paysage de la mort. Ludisme, romantisme ou hyperréalisme, chaque artiste (chaque œuvre) courtise avec le sublime Burkien. Aussi appelé « delight » (traduit par dépit par délice), c’est au milieu du XVIIIe siècle qu’Édouard Burk conceptualise ce que certains appelleront un plaisir négatif qui nécessite, comme dans l’expérience du paysage, le recul et la distance dans un rapport au douloureux et au terrible. Ce déplaisir sera la source d’inspiration de toute la littérature gothique du XVIIIe siècle dévoilant ainsi un côté sombre et violent. Ici, le rapport à la mort et au sublime est commenté de manière poétique, ludique, disons même scientifique et politique. »
– Julie Andrée T.
Situant le corps et l’espace au cœur de sa recherche, Julie Andrée T. se manifeste en installation et en performance. Entre le poétique et le quotidien, son travail propose des zones communes abstraites mais reconnaissables afin d’investir différents champs de questionnement à la fois culturels et existentiels. Depuis 1996, elle a exposé ses œuvres et présenté ses performances au Canada, aux États-Unis, en Europe, en Asie et en Amérique du Sud. En 2003, elle joint le groupe de performance Black Market International. En 2010, on a pu voir son travail entre autres à la Biennale de La Havane, à la Biennale de Liverpool, au Festival TransAmériques, au Festival d’Avignon et au Push Festival de Vancouver. Elle s’est produite en 2014 à la Manif d’art de Québec. Julie Andrée T. a été professeure invitée au programme de performance de l’École du Musée des beaux-arts (Boston) entre 2008 et 2011.
Julien Boily est inspiré par le travail des anciens maitres de l’âge d’or de la peinture (XVIIe siècle). Il détourne les codes picturaux de cette époque pour représenter des scènes contemporaines. Il abandonne ainsi, toute quête d’invention formelle et utilise ce médium pour ces fonctions initiales de représentation du réel. La peinture participe alors à l’œuvre en tant qu’élément sémantique en soi au même titre que ce qui est représentés dans mes tableaux. C’est ainsi que, dans ses dernières propositions picturales, je joue d’ironie en peignant des natures mortes constituées de marchandises modernes éphémères, de géométries primitives et de formes abstraites au moyen d’une technique ayant subie l’épreuve du temps. Cette stratégie permet non seulement d’émettre un commentaire sur notre époque mais aussi, grâce au caractère nostalgique de mes images, de nous confronter à notre propre rapport aux objets, aux souvenirs qu’ils leurs sont rattachés et aux informations qu’ils peuvent contenir. Ces objets nous ramènent alors, par analogie, à l’absurdité de nos modes de consommation et par le fait même, à la manière d’un memento mori, à notre propre faillibilité.
Étienne Boulanger a présenté des performances artistiques sur la scène nationale et internationale au Canada, en Europe et en Asie. Il a participé à plusieurs expositions solos et collectives au Québec dont à Langage Plus d’Alma (2012-2016) et lors de l’événement ORANGE produit par la galerie Expression à Saint-Hyacinthe (2009). Ses vidéos d’art ont fait l’objet de bourses, de prix et de diffusions ici et à l’étranger. Il vit et travaille à Alma.
Cindy Dumais est née à Dolbeau en 1978 et travaille à Saguenay. Membre des Ateliers Touttout, elle y poursuit ses recherches en arts visuels et en écriture. Dans sa pratique de l’art se profile une sorte d’agencement, à travers dessins, écrits, sculptures et installation, autour de la notion d’origine, autour des univers finis et infinis, matériels et immatériels. Elle interroge le dialogue avec soi et avec l’autre, l’art et ses références, l’origine des idées et de la matière. Son travail se manifeste par des projets d’exposition individuels et collectifs, des projets de publication et d’autres projets tels que scénographies, conceptions graphiques et illustrations. Elle tient le double rôle d’auteure et d’éditrice avec les éditions LaClignotante. Ses œuvres font partie de plusieurs collections privées et publiques.
Noémie Payant-Hébert détient une maîtrise en arts orientée vers la vidéo, l’installation et le décor et un baccalauréat en cinéma et vidéo de l’Université du Québec à Chicoutimi. Elle cherche par sa pratique une conciliation possible entre les langages filmiques et plastiques, qu’elle définie par l’idée du cinéma gris. Elle est aussi l’une des quatre membres actifs et fondateurs du collectif d’artistes Cédule 40. Travaillant aussi en décors et accessoires, elle a participé à diverses productions cinématographiques et télévisuelles.
Yanik Potvin est né à Alma. Il est détenteur d’un diplôme en arts visuels au niveau collégial, d’un certificat en biologie animal de l’UQAM, d’un baccalauréat en anthropologie à l’Université de Montréal ainsi que d’une maîtrise en arts visuels déposée à l’UQAC en 2013. Depuis 2011, son travail a été montré dans la région du Saguenay-Lac-St-Jean et du Bas-St-Laurent, à Montréal, en France, en République Tchèque, en Alberta, en Suède et en Grèce. Son travail se retrouve dans la collection de l’Université du Québec à Chicoutimi, dans celle du Kohoutov studio of ceramics en république Tchèque, du Medalta centre for contemporary ceramics en Alberta, dans celle du Musée des maîtres artisans du Québec ainsi que dans plusieurs collections privées. Il vit et travaille à Hébertville au Québec.