Projet Psychidæ / Ézéchiël Nadeau

Crédit photo: Mathilde Harvey Morin

Projet Psychidæ 1 est une continuité de mon travail englobant les notions d’accumulation, de prolongement à travers l’étude de mes propres artéfacts de ma pratique artistique. Le performatif agît comme liant entre toutes ces manifestations. Il permet d’agglomérer, de rassembler et de réactiver le processus de création en plus de rendre visible mon intérêt pour l’expérience préhensible des objets. Projet

Psychidæ se voit prolongé dans deux projets d’expositions distincts : la petite galerie de l’Œil de Poisson (19 mai – 19 juin 2023 ) et le Lieu (18 juin – 2 juillet 2023). Ce bref moment de superposition temporelle des expositions est l’élément déclencheur de la performance présentée.

La proposition dans l’espace du Lieu est un déploiement d’images issues d’improvisations performatives et processuelles captées en direct sur la plateforme live d’instagram au cours des dernières années. Ces vidéos éphémères explorent la notion d’imprévu, d’émetteur- récepteur et de mise en abyme dans des explorations en espace clos. Enfermé dans de petites salles, je me suis confronté à la solitude paradoxale de la vidéo en direct, le discours perd son sens, les couches d’ajoutent, s’annulent, les interactions sociales sont réduites à des commentaires sporadiques et cœurs virtuels. De cette matière, j’ai extrait 5 images que je présente au Lieu grâce à de simples captures d’écran. Purement virtuelles pour finalement se matérialiser dans l’espace, ces images sont des fantômes se mirant eux- même.

Puis, contaminant le premier discours, apparaît la performance déambulatoire de groupe. Quelque part entre l’Œil de Poisson et le Lieu, l’accumulation est présentée cette fois-ci dans l’expérience du transit des objets. Si les images présentées au Lieu sont aliénées, solitaires et presque immatérielles, la déambulation vise à activer et connecter aux autres. Comme pour vaincre performativement l’isolement. Mes questions sont multiples : comment relier deux espaces par la temporalité ? Comment l’effort collectif rassemble, créé des événements ? Comment transformer le solitaire en solidaire. Reste à voir comment ces deux propositions cohabitent, se percutent et ajoutent l’une à l’autre. Ainsi, j’invite les participant·es à investir un montage/démontage performatif fourmillant entre la petite galerie de l’Œil de Poisson et l’espace du Lieu. Entre le bourdonnement frénétique des déménagements à venir et la procession solennelle, cette action, j’espère, créera un micro évènement, une fêlure dans le quotidien de St-Roch et reliera les cinq cent cinquante mètres entre deux salles.

VOIX OFF

1 Le psychidæ est une espèce de lépidoptère dont la larve construit des fourreaux protecteurs avec des débris végétaux trouvés dans son environnement. C’est la métaphore première de mon travail cette année : accumuler, rassembler, former des exosquelettes, s’encombrer dans le processus, se délester, recommencer.

Comment vide-t-on ses poches ?

Biographie

Ézéchiël Nadeau est un artiste en arts visuels de la relève natif de Chaudière-Appalache. Il vit et travaille à Québec. Par sa pratique interdisciplinaire, il tente de mettre en relation des systèmes et des dialogues entre des objets matériels construits par l’entremise sculpturale et performative. Il est titulaire d’un baccalauréat en Art visuels et Médiatiques à l’Université Laval.

En 2022, il fait partie de Æntre deux expositions des finissant.e.s du BAVM à Université Laval ; grâce à son projet LES MAGICIEN.NES, une «installaction-atelier interactive», il remporte de plusieurs prix dont le prix le prix Avatar, le prix Inter/Le Lieu ainsi que le prix Tomber dans l’Œil. La même année il se voit offrir l’opportunité d’investir un atelier d’artiste collectif dans St- Roch pendant un an grâce aux prix Louise Viger. Investi dans le milieu culturel de Québec et de Lévis, Ézéchiël occupe une place au sein de conseil d’administration de Regart, centre d’artistes en art actuel depuis 2021. En mai 2023, il présentera sa première exposition solo dans La Petite Galerie de L’Oeil de Poisson (Québec), suivi d’une deuxième au centre d’artiste en art actuel, Le Lieu.