Les mots, les quiproquos, les échanges, la parole, l’improvisation, le chant, le chavirement d’un état à un autre, les oscillations et les mutations entre les divers terrains d’action composant les envolées performatives m’habitant.
Durant ce mois de résidence, je tenterai de m’immiscer au niveau des amorces ainsi que de la résurgence du flot vocal et lyrique composant mon être et ma pratique. Tranquillement, j’essaierai d’observer, de tâter, de modeler les conditions d’émergence des impulsions langagières aux sources de ma gymnastique performative. Je chercherai à capter en moi l’apparition des influx aux origines de la création « improvisationnelle » et performative qui tapissent mon monde et ma pratique de dialectes et de borborygmes à l’origine de mes faits et gestes. Furtivement à ma propre réactivité ainsi qu’à mes propres conditionnements vis-à-vis de l’existence, j’aspire à examiner les provenances, les apparitions, les disparitions ainsi que la teneur du flux intérieur me menant à me propulser dans l’existence.
J’inscrirai cette activité dans ma pratique en documentant à l’écrit et de façon vidéographique l’émergence et le caractère des influx que je syntonise, ainsi que ceux qui m’interpellent et qui dénotent de ma réactivité et des soubresauts énergétiques menant à cette écholocalisation vocale.
Seul ou accompagné d’un petit groupe d’acolytes, je continuerai mon voyage processuel en tentant de faire cheminer cette recherche au gré de tâtonnements, de lectures et de déambulations tout en continuant à intégrer à mon quotidien une forme de performativité furtive, ludique et bienveillante.
Né à Saint-Félicien au Lac-Saint-Jean, Mathieu P. Lapierre vit et travaille aujourd’hui à Québec. Il est titulaire d’un baccalauréat et d’une maîtrise de l’université. Les expériences professionnelles multiples de Mathieu alimentent sa pratique artistique, notamment par le travail de la performance au quotidien et par la documentation et l’appréciation et l’existence sous toutes ses formes.