Il prend les aspects d’un texte ou d’une capsule vidéo, d’un geste public posé par un collectif, d’un nous qui fait de cette prise de position un point tournant : dorénavant, nous ne pourrons plus prétendre que nous ne savons pas, que cela ne nous concerne pas. Le manifeste nous exhorte à nous mobiliser, constitue un guide pour affronter le changement, en expose le programme. Ainsi le XXe siècle a-t-il produit pas moins de 700 manifestes, selon la compilation Base Manart de Viviana Birolli et Camille Bloomfield. Dans ce numéro, nous voulons en retrouver le principe, la pertinence, pour les temps présents.
Les manifestes revendiquent des horizons nouveaux dans les arts, la science et la vie sociale. Ils soulignent la confrontation perpétuelle entre la création artistique et les formes de domination du présent. Les manifestes sont des formes d’autoexhortation de la part des artistes, un appel au rassemblement, mais aussi un appel au public. Ils portent une parole de rupture, se réclament du futur et de l’altérité radicale. Ils sont des œuvres à part entière et, en tant que telles, également des buts en soi.
Ont contribué à ce numéro : Paul Ardenne, Milan Bernard, Marc-Antoine Blais, Camille Bloomfield, Sylvain Campeau, Nathalie Côté, Cynthia Fecteau, Claudelle H. Labrecque, Benjamin J. Allard, Paul Kawczak, D. Kimm, Michaël La Chance, ORLAN, Richard Martel, Maxime Milhorat Gusteau, Martin Nadeau, Alain-Martin Richard, Simon Tremblay-Pepin.