En 1966, alors que le LSD était encore légal, les artistes étaient préoccupés par l’exploration du potentiel cognitif, la conquête de la « liberté interne ». Ils n’hésitaient pas à avoir recours aux psychotropes pour parvenir à des états seconds et à une conscience modifiée. Ils s’intéressaient aux philosophies orientales et au chamanisme de la Sibérie et de l’Amérique du Sud, à l’ayahuasca et au peyotl, dans leur recherche de nouvelles formes d’existence. Ce dossier veut explorer, cinquante ans après, le rôle des prothèses chimiques dans l’art d’aujourd’hui, en quoi elles seraient supplantées par des « suppléments technologiques ». Nous pouvons nous demander si, en 2016, les artistes sont encore préoccupés par les « portes de la perception », s’ils cherchent une conscience augmentée, sinon une humanité transformée (H+). Avons-nous encore besoin de raccourcis spirituels, d’accélérateurs psychiques, d’électrochocs culturels ?
Ont contribué à ce numéro : Florence Andoka, Mathilde Bois, Isadora Chicoine-Marinier, Domingo Cisneros, Collectif Popcore, Mélissa Correia, Jacques Donguy, Charles Dreyfus, Bartolomé Ferrando, Jesús Fuenmayor, Joël Hubaut, Michaël La Chance, Jean-Jacques Lebel, Aymon de Lestrange, Ma Liuming, Marc-Antoine Mailloux, Henri Michaux, Antigone Mouchtouris, Flore Muguet, Serge Pey, René Robert, Guy Sioui Durand, André Stitt, Artur Tajber.