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Inter, art actuel lance un appel à contributions pour son numéro 147, à paraître au printemps 2026. Ce dossier thématique, intitulé « Ouïr », propose d’explorer les interrelations entre création sonore, performativité et installation dans les pratiques en arts actuels. Nous invitons les artistes, auteur·trice·s, chercheur·euse·s, commissaires et travailleur·euse·s culturel·le·s à soumettre des textes critiques, essais, analyses d’œuvres, récits d’expériences, entrevues ou propositions visuelles s’inscrivant dans cette réflexion.
1. Performativité et production sonore
Ce premier axe examine les tactiques employées, les objets utilisés et les interfaces élaborées par les artistes pour établir des liens de réciprocité entre les actions performatives et la production sonore. Il s’agira d’analyser les dispositifs favorisant des boucles de rétroaction entre toutes les entités en jeu : corps, sons, gestes, environnements.
2. Dispositifs et écritures de l’écoute
Ce second axe s’intéresse à la mise en place de dispositifs, à leurs formes d’écriture et de scénographie. Il vise à explorer les registres d’expérimentation et d’interaction entre l’artiste, le son et le public, tout en interrogeant les dimensions techniques et esthétiques de l’émission et de la transmission.
3. Le son dans l’espace public et l’interdisciplinarité
Le troisième axe portera sur les formes installatives dans l’espace public, où le son croise sculpture, vidéo, musique, performance, théâtre, arts visuels et littérature. Ces croisements deviennent des vecteurs de spatialisation, de résonance et d’écoute étendue – visuelle, haptique, auditive ou psychique.
Le son, ainsi diffusé, excède toute tentative de localisation stable. Il se dissémine, circule sans centre, sans origine fixe, dans un espace devenu surface d’inscription mouvante. Le repérage auditif y est mis en crise : l’auditeur ne peut plus situer la source, car le son déjoue les repères spatio-temporels traditionnels, au profit d’une spatialisation délinéarisée. L’expérience d’écoute devient alors un lieu de glissement, de déplacement continu, où l’identité du son – tout comme celle du sujet percevant – se déconstruit dans l’instant même de sa perception.
Ce brouillage des frontières entre les disciplines, les sens, les lieux d’émission et de réception, opère une abstraction du sonore : il n’est plus objet, mais différence en acte. L’installation sonore devient ainsi un champ de forces, un jeu de traces et de résonances.
Inter, art actuel is seeking submissions for its upcoming issue no. 147, to be published in Spring 2026. The thematic dossier, titled “Ouïr”, will explore the transformative interrelations between sound creation, performativity, and installation in contemporary art. Artists, authors, researchers, curators, and cultural workers are invited to submit critical texts, essays, interviews, project reports, or visual contributions engaging with this reflection.
1. Performativity and sound production
This axis will examine the strategies, objects, and interfaces artists use to create reciprocal connections between performative actions and sound production. It will focus on how these practices generate feedback loops between the body, sound, gesture, and environment.
2. Listening devices and scenographic structures
This section will address how artists construct sound devices, scripts, and scenographies. It aims to explore various modes of experimentation and interaction between the artist, sound, and audience, while reflecting on both technical and aesthetic dimensions of transmission and reception.
3. Sound in public space and interdisciplinarity
The third axis will focus on sound installations in public space and the ways in which they intersect with sculpture, video, music, performance, theatre, visual arts, and literature. These intersections become channels for spatialization and resonance, enabling an expanded sensory experience – visual, haptic, auditory, or even psychic.
Sound, when disseminated in this way, resists fixed localization. It circulates without a center, without a fixed origin, within a space that becomes a shifting surface of inscription. Auditory positioning is disrupted: the listener can no longer locate the source, as sound destabilizes traditional spatio-temporal coordinates in favor of de-linearized spatialization. Listening thus becomes a site of movement, drift, and perceptual displacement, where the identity of sound – and that of the perceiving subject – is undone in the very moment of perception.
This blurring of boundaries between disciplines, senses, and sites of emission and reception creates an abstraction of the sonic: it is no longer an object, but a difference in action. The sound installation becomes a field of forces, a play of traces and resonances.